|
|
||
|
260 HISTOIRE DE LA'TAPISSERIE
Barbe, le Poitevin, Couvreur, Feré, Geodailler et Dufour; ce ne sont point là des vocables flamands. Quant à l'objet mème du procès, il n'offre qu'un médiocre intérêt. Nos artisans plaident contre le mayeur et les échevins d'Amiens. Est-ce au nom de leur corpora-' tion? L'arrêt n'en dit rien. Toujours résulte-1 il de cette mention, jusqu'ici inconnue, que la ville d'Amiens possédait, au milieu du xvie siècle, une dizaine de tapissiers de haute lice au moins. Le fait se trouve d'ailleurs confirmé d'une façon formelle par l'inventaire du mobilier de la couronne sous Louis X TV. Dans ce document, un certain nombre de tentures appartenant aux collections royales sont attribuées aux ateliers de la ville d'Amiens. Plusieurs sont dites anciennes ou gothiques; le dessin d'une Histoire de Tobie, en douze pièces, passe même pour l'œuvre de Lucas. Ces désignations font remonter la date de l'exécution au xvie siècle, et il n'y a aucune raison de douter de la tradition qui attribuait ces ouvrages aux tapissiers . amiénois. D'ailleurs, les maitres parisiens, dans l'introduction des statuts imprimés en 1718, vantent fort les tapisseries de cette ville. Voici donc un ensemble de témoignages .des plus respectables.
Des recherches.suivies dans les archives locales ajouteraient sans doute de nouveaux détails à ceux qui viennent d'être exposés. Le sujet vaut la peine qu'on s'en occupe, car. les ateliers d'Amiens paraissent avoir joui d'une certaine notoriété.
Châtillon. — Un inventaire du chàteau de Joinville, appartenant aux Guises, inventaire rédigé en 1583, fait mention de plusieurs pièces de tapisseries, façon de Chàtillon, employées aux usages les plus vulgaires. Un de ces articles ne laisse aucun doute sur l'existence d'un atelier installé dans cette ville, probablement par la puissante maison de' Lorraine. Il s'agit évidemment de Chàtillon - sur-Seine.
Cadillac. — La.petite ville de Cadillac doit au duc d'Epernon la création d'un atelier éphémère, d'où est sorti une suite historique dont plusieurs fragments importants sont parvenus jusqu'à nous. Cette tenture retraçait, en .vingt-sept pièces mesurant cent dix-sept aunes de cours sut: trois aunes deux tiers de haut, Y Histoire du roi Henri III. Ces vingt-sept pièces figurent sur les inventaires du mobilier de la couronne depuis le règne de Louis XIV. L'une d'elles,
|
||
|
|
||